Réuni·es en congrès le 4 mars 2024 au château de Versailles, les parlementaires français·es ont validé une révision constitutionnelle visant à protéger la liberté des femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). La loi a été promulguée le 8 mars 2024 et a été publiée le lendemain au Journal officiel. Elle comporte un article unique qui modifie l’article 34 de la Constitution (concernant l’évolution de la législation en matière d’IVG depuis 1975, lire la note en bas de page).
Mais attention ! Même si l’adoption de cette loi est importante, gardons bien à l’esprit qu’elle ne parle pas de « droit à l’IVG » mais seulement de « liberté garantie » d’y avoir recours. À ce propos, voici un extrait de la prise de parole faite le 8 mars 2024 à Toulon par le Collectif de lutte pour les droits des femmes et des LGBTQIA+ :
Le 4 mars, après des années d’hésitations et de débats au Sénat et à l’Assemblée, les parlementaires réuni·es en congrès ont voté l’inscription de l’IVG dans la constitution. Cinquante ans après la loi Veil, il était temps ! Cette victoire donne de l’élan pour continuer les luttes pour les droits des femmes. Elle est un signal fort pour toutes les femmes du monde. Mais nous restons vigilantes car la liberté d’avoir recours à l’IVG, ce n’est pas le droit. La liberté d’avorter acte le fait qu’on ne punit pas. Mais elle ne garantit pas l’accès. La double clause de conscience des médecins est maintenue. Quand il s’agit d’un droit, on doit tout mettre en œuvre pour que les personnes y aient accès, entre autres, la réouverture des 130 centres IVG fermés depuis 10 ans ! Alors nous savourons la victoire et nous continuons le combat ! […] Lire le texte intégral de cette prise de parole
Concernant le Var (le département où je vis), voici la liste des élu·es qui n’ont pas pris part au vote, qui se sont abstenu·es ou qui ont voté contre :
Élu·es de LR
– Jean Bacci, sénateur (a voté contre)
– Françoise Dumont, sénatrice (a voté contre)
Élu·es du RN
– Frédéric Boccaletti, député (n’a pas pris part au vote)
– Laure Lavalette, députée (n’a pas pris part au vote)
– Franck Giletti, député (n’a pas pris part au vote)
– Philippe Lottiaux, député (s’est abstenu)
– Stéphane Rambaud, député (a voté contre)
On s’aperçoit ici que la majorité des député·es RN du Var (cinq sur sept !) n’ont pas voté pour la loi visant à protéger la liberté des femmes d’avoir recours à une IVG. Décidément, l’extrême droite n’est pas seulement l’ennemi des travailleurs et travailleuses, elle est aussi une menace pour les droits des femmes, dans leur ensemble !
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