En juin 2017, lorsque j’ai créé mon site, c’est sans hésitation que j’ai choisi le dessin ci-dessous comme image d’entête :
C’était une référence aux grèves générales (c’est à dire nationales, interprofessionnelles et intercatégorielles) auxquelles j’ai participé de 1982 à 2020 en tant que salarié syndiqué à la CNT puis à SUD. Plus précisément, c’était une référence aux valeurs que ces grèves véhiculaient (unité d’action à la base, combativité, anticapitalisme, démocratie directe via des AG de grévistes, solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle). Je pense notamment aux mouvements reconductibles de 1995 (contre le plan Juppé sur la Sécurité sociale), de 2003 (contre la réforme Fillon des retraites), de 2006 (contre le contrat première embauche), de 2010 (contre la casse du système de retraites), de 2016 (contre la loi El Khomri dite « Loi Travail »), de 2017 (contre la réforme du Code du travail par ordonnances dite « Loi Travail II ») et de 2019 (contre le projet Macron de casse du système de retraites), des moments forts s’étalant parfois sur plusieurs semaines, des moments pleins de détermination, d’énergie créatrice, d’entraide et de convivialité (avec mes camarades grévistes, qu’ils/elles soient à la CNT, à SUD, à la CGT, à la FSU ou non-syndiqué·es), des moments dans lesquels j’ai pu mettre en œuvre mes conceptions anticorporatistes, autogestionnaires, solidaires et syndicalistes révolutionnaires en matière de lutte des classes et de lutte sociale.
En juillet 2021, soit quasiment un an après mon départ à la retraite, j’ai décidé de remplacer cette image par une autre. Non pas que je renie l’idée de grève générale comme outil de lutte (bien au contraire !) mais parce qu’en tant que retraité je ne me sens plus vraiment légitime pour « appeler » à la grève générale (nota bene : j’ai mis le mot « appeler » entre guillemets car je sais qu’une grève générale ne se décrète pas en appuyant sur un bouton). À ce propos, je conclurai cet article en paraphrasant un slogan de la 1ère internationale : l’émancipation des travailleurs/euses sera l’œuvre des travailleurs/euses eux/elles-mêmes !