Le Musée de la Fleur d’Ollioules (un beau musée qui retrace l’histoire de l’oléiculture et de l’horticulture ayant fait la renommée de la commune durant de nombreux siècles) accueille jusqu’au 5 octobre 2025 une exposition consacrée au 60 ans de Châteauvallon.
Pour rappel, Châteauvallon est un lieu culturel situé dans une pinède à Ollioules près de Toulon. Créé en 1964, autour d’une ancienne bastide et avec l’aide de plusieurs centaines de bénévoles, il est constitué d’un amphithéâtre de plein-air, d’un théâtre couvert, de studios de répétition et de plusieurs lieux d’hébergements pour les artistes en résidence. En 1996, l’ex-maire FN de Toulon (Jean-Marie Le Chevallier) et l’ex-préfet du Var (Jean-Charles Marchiani) exigent du directeur de Châteauvallon qu’il déprogramme un concert du groupe Suprême NTM. À la suite de cette censure insupportable, le directeur de Châteauvallon décide de refuser les subventions de la mairie FN et, faute de moyens financiers suffisants, le lieu ferme ses portes. En 1998, Châteauvallon renaît de ses cendres et, en 2015, le label « scène nationale » est attribué à une association regroupant Châteauvallon et Le Liberté (un théâtre situé à Toulon).
Deux regrets concernant cette exposition : 1) l’absence de toute référence à l’artiste ollioulais Gaston Beltrame 2) l’euphémisme utilisé pour évoquer la façon dont l’ex-maire FN de Toulon a cassé Châteauvallon en 1996.
1) L’absence de toute référence à l’artiste ollioulais Gaston Beltrame :
Le 5 mai 1977, Gaston Beltrame (conteur, chanteur, écrivain et comédien ollioulais) crée publiquement à Châteauvallon un spectacle intitulé « L’Ome Chin » (L’Homme Chien). Ce spectacle – parlé et chanté en occitan provençal et en français – fait l’objet de deux disques vinyles (voir ci-dessous les photos de la pochette). À la suite de cette création (et jusqu’en 1981 !), Gaston Beltrame anime à Châteauvallon des journées intitulées « Provence vivante ». Malheureusement, dans l’exposition présentée au Musée de la Fleur d’Ollioules et malgré son titre (« Châteauvallon c’est à Ollioules »), nulle trace de Gaston Beltrame dans la liste des artistes ayant contribué à l’histoire du lieu !


2) L’euphémisme utilisé pour évoquer la façon dont l’ex-maire FN de Toulon a cassé Châteauvallon en 1996 :
Sur l’un des panneaux retraçant l’histoire de Châteauvallon, il est écrit pour l’année 1996 : La municipalité de Toulon, motivée par des désaccords idéologiques, décide de s’emparer de Châteauvallon pour y imposer une programmation de son choix. Sans se soucier des choix du public. Cette euphémisation du conflit entre l’extrême droite et le directeur de Châteauvallon n’a pas échappé à une visiteuse qui a écrit sur un post-it le commentaire suivant : Il faut appeler un chat un chat ! En 96, c’est l’extrême droite et le FN qui ont éteint Châteauvallon ! Le risque est toujours là pour 2026 !!




Rien d’étonnant à ces deux remarques qui ont marqué l’histoire de Châteauvallon. Pour l’impact en creux de Gaston, ce n’est pas davantage étonnant.
Mais la municipalité d’Ollioules qui s’accroche au pouvoir depuis des dizaines d’années avec le clan Beneventi n’y est pas pour rien . Dans sa conception de la culture , le marchand de matériaux a toujours privilégié un choix patrimonial décoratif. Son inculture d’oc est stratégique.
Mais pour le décor il a fait mieux avec la bétonisation de la commune et la porte ouverte aux promoteurs avec la liquidation des dernières terres agricoles qu’il a favorisée. La culture diversifiée à partir de la culture de pays n’est pas sa préoccupation.
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