Soutien au journaliste de Var-Matin visé par une plainte de Laure Lavalette !

Le 6 octobre 2025, le directeur de la rédaction de Var-Matin et un journaliste politique de ce journal ont fait l’objet d’une plainte déposée par la députée d’extrême droite Laure Lavalette pour un article « révélant » la commune où elle réside. Ils devraient être convoqués prochainement au commissariat de police de Toulon pour y être entendus. Ci-dessous le communiqué publié le 15 octobre par la Coordination varoise contre l’extrême-droite…

À Toulon (comme ailleurs), le RN menace la presse locale. Soutien au journaliste de Var-Matin visé par Laure Lavalette !

La CODEX 83 (coordination contre l’extrême droite dans le Var) assure la rédaction de Var-Matin, et particulièrement le journaliste pris pour cible par la députée RN Laure Lavalette, de son soutien moral et lui adresse ses encouragements sincères à poursuivre son travail avec sérénité.

Dans de très nombreuses (grandes) villes de France, les habitant·es savent où vit leur maire, même gratifié·e d’une grande notoriété. Ils et elles ne font pas mystère de leur adresse, n’ayant pas de raison d’avoir peur des citoyen·nes !

Alors la CODEX 83 s’étonne. Pourquoi, dans l’ère toulonnaise, le fait qu’un article cite la commune d’habitation d’une élue probable future candidate à la mairie de Toulon – sans même mentionner son adresse – déclenche-t-il une plainte, une convocation par la police, une injonction du préfet à modifier l’article en retirant le nom de la commune, une auto-saisine du procureur ? Et puis quoi encore ?

Peut-être ces rappels que les juges connaissent mieux que personne, sachant qu’en matière de presse la jurisprudence est prédominante :

– Les éditeurs de presse et journalistes sont protégé·es par la liberté d’expression et d’information inscrite à l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’Homme.
– Une personne publique ne peut s’opposer à la diffusion à la télévision de l’adresse et de l’image de l’une de ses propriétés lorsque cette diffusion est justifiée par le droit à l’information du public (Cass. 1e civ. 10-10-2019 n° 18-21.871 F-PB).
– Il a déjà été jugé que la diffusion de l’image d’une personne publique est possible lorsque le public a un intérêt légitime à être informé (Cass. 2e civ. 8-7-2004 n° 02-19.440 FS-PB : Bull. civ. II n° 389). Il en est de même lorsqu’il s’agit de divulguer des informations sur un bien appartenant à une personne publique.
– Les déclarations de situation patrimoniale des parlementaires peuvent être consultées auprès des Préfectures par les électeurs/trices inscrit·es sur les listes électorales (article LO 135-2 du code électoral).

Dans cette affaire, une autre question s’impose : quel est le sens d’une démarche qui consiste à quitter une ville pour en convoiter la mairie un an après son déménagement ?

La presse locale, en particulier dans un contexte de campagne électorale, ne doit rien lâcher sur la nécessité d’informer les citoyen·nes en toute transparence, en toute liberté, en toute légalité bien sûr, en respectant la vérité des faits et la déontologie de leur métier, sans censure ni auto-censure concernant les personnels politiques qui sollicitent leurs suffrages !

C’est pourquoi la CODEX 83 transmet ses encouragements à tou·tes les journalistes concerné·es par la couverture de la vie politique nationale, régionale, départementale et locale. Celles et ceux chargé·es de nous informer pour éclairer nos choix électoraux doivent avoir les mains libres pour travailler sans pression.

C’est une question de respect de la démocratie !

Télécharger ce communiqué au format texte (PDF)
Le télécharger au format image (JPG)

Laisser un commentaire