Lundi 8 mars 2021 à Toulon, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, plusieurs organisations toulonnaises et varoises (Attac, CGT, Collectif fiertés, Collectif lycéennes et enragées, EELV, France insoumise, FSU, LDH, NPA, OTR, PCF, Planning familial, SOS homophobie, Trans-mission, UCL, Union syndicale Solidaires…) appellent à se rassembler à 13h devant le lycée Dumont d’Urville (212 rue Amiral Jaujard) puis à manifester jusqu’aux Halles municipales (centre-ville). Afin de visibiliser la place des femmes dans la société et plus particulièrement dans le monde du travail, des affichettes ayant la forme de plaques de rue et portant le nom de femmes anonymes (par exemple « Myriam, caissière » ) seront symboliquement apposées le long du parcours. Extrait de l’appel unitaire : « Les confinements ont mis en lumière que les femmes sont indispensables au fonctionnement de la société et invisibilisées en permanence. Les femmes, et toujours plus les femmes migrantes, sont majoritaires dans les emplois du soin, de la santé, de l’éducation, du nettoyage, du commerce. Elles sont sous-payées, peu ou pas reconnues ».
La manifestation arrivera devant les Halles à 15h40. Pour comprendre la signification symbolique de cet horaire, citons cet extrait de l’appel unitaire : « Les femmes subissent particulièrement la précarité, les temps partiels, les petits boulots précaires, l’écart de rémunération persiste à 25 % entre les femmes et les hommes… C’est comme si chaque jour à partir de 15h40, les femmes travaillaient gratuitement ».
Avant la dislocation de la manifestation, un hommage sera rendu à Esther Poggio car, alors que les Halles municipales portent le nom de cette résistante depuis octobre 1956, il se pourrait qu’elles soient débaptisées à l’issue des travaux de restauration actuellement en cours et qu’elles deviennent les Halles Biltoki, du nom de l’aménageur du site (une société par actions simplifiée située près de Bayonne et qui, depuis six ans, gère plusieurs halles sur le territoire national après les avoir transformés en marchés gastronomiques). Pour rappel, Esther Poggio est née en 1912 à Toulon. Elle a travaillé aux Halles municipales jusqu’en avril 1942, date à laquelle elle est expulsée, la police la soupçonnant de cacher des armes destinées à la Résistance dans la cave de son stand de fruits & légumes et de participer à un réseau de ravitaillement pour les maquisards FTP. Le 15 août 1944 à Nice, elle est fusillée par la Gestapo avec vingt autres résistant·es.
Le 8 mars ne sera pas seulement une journée de manifestations ; ce sera aussi une journée de grève, une grève féministe et sans frontières. Extrait de l’appel unitaire varois : « Nous serons en grève ce 8 mars. Comme les femmes de par le monde, nous serons dans la rue à manifester et revendiquer car, sans les femmes, le monde s’arrête ! »
> Texte de l’appel unitaire varois
> Appel national à la grève féministe
> Trois chansons pour les droits des femmes