À la présidentielle et aux législatives, ne laissons pas l’extrême-droite nous enfumer !

Dans la perspective des élections présidentielle et législatives, voici deux tracts antifascistes réalisés par la Coordination varoise contre l’extrême droite (CODEX 83) : « Pas une seule voix pour l’extrême-droite ! » (deux pages) et « L’extrême-droite contre les droits des femmes » (quatre pages).

1 – Pas une seule voix pour l’extrême-droite !

h9-debatlepenzCelles et ceux qui s’apprêtent à voter pour un·e candidat·e RN ou « Reconquête » savent-ils qu’ils vont faire le choix d’une gouvernance basée sur le mensonge, la peur et la haine qui alimentent racisme, sexisme et xénophobie ? Savent-ils qu’ils/elles vont donner le pouvoir au MEDEF, au CAC 40, aux milliardaires, aux fonds de pension étrangers, aux assurances privées et aux conservateurs de tout poil ? Avec l’extrême-droite comme avec la droite, l’ultra libéralisme serait aux commandes ! Voici quelques exemples de ce que l’extrême-droite veut imposer et qu’il faut empêcher :

Retour au 20e siècle pour les femmes – Menace sur l’IVG, abandon de l’objectif de parité, suppression des moyens de lutte contre les violences faites aux femmes, encouragement pécuniaire à « rester à la maison », abrogation du mariage pour tous et toutes, abrogation de la PMA pour les couples non hétéro, fin de l’objectif de parité…

Les médias et l’info encore plus inféodées aux forces de l’argent – Alors qu’aujourd’hui en France 9 milliardaires possèdent 90% de la presse privée, avec l’extrême-droite ce serait au tour de l’audio-visuel public d’être privatisé ! C’en serait fini des quelques îlots d’information de service public encore traitée dans le respect du pluralisme et d’une relative indépendance…Toutes les antennes seraient bradées à l’ultra-capitalisme et à la xénophobie comme on l’a vu pour la chaîne qui a mis en piste l’un des candidats d’extrême-droite !

« Privatisation » de La Sécurité sociale ? – Les projets d’extrême-droite font peser de graves menaces sur la Sécu par la suppression de nombreuses cotisations patronales. Les assurances privées seraient sur le pied de guerre pour récupérer les malades, les retraités, les personnes âgées dépendantes !

Monde du travail – Avec l’extrême-droite, c’est « bosse et tais-toi » et un programme anti-travailleurs/euses : allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein ; retour aux 39 heures payées 39, fin de fait des 35 heures et primauté donnée aux accords de branche ou d’entreprise sur la loi générale ; fin des obligations administratives pour les entreprises de plus de 50 salarié·es (fini les CSE et autres représentant·es du personnel !).

Urgences écologiques – Avec l’extrême-droite, elles sont instrumentalisées dans un but nationaliste.

Culture/éducation – Les candidat·es d’extrême-droite veulent prioriser le patrimoine sur le spectacle vivant, privatiser l’Éducation nationale ou encore imposer le port de l’uniforme à l’école. C’est le choix d’hier, du passé, du figé contre l’avenir et le mouvement !

À l’international – Des « amis infréquentables » : Poutine, Trump, Banon, Orban, Salvini…

Coordination varoise contre l’extrême droite (CODEX 83) : APC Grand Toulon – Ensemble 83 – FSU 83 – Confédération Paysanne 83 – Libre pensée du Var – NPA 83 – PCF 83 – SNJ-CGT – UD CGT 83 – UL CGT Toulon – SNUipp-FSU 83 – Solidaires 83 – SUD Éducation 83 – UCL 83 – Visa 83. Pour tout contact avec la coordination : codexvar@gmail.com
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2 – L’extrême-droite contre les droits des femmes

femmes en lutteL’extrême-droite c’est tout d’abord le racisme et la xénophobie prônés par la « préférence nationale » ou la « priorité nationale ». Le fait de désigner des boucs émissaires, permet de ne pas pointer les vrais responsables de la crise sociale et de ne pas remettre en cause un système économique qui génère toujours plus d’inégalités, y compris en termes d’inégalités femmes-hommes. Au-delà du racisme, l’extrême-droite c’est surtout un projet politique autoritaire et rétrograde dans lequel les femmes et les hommes ne sont pas à égalité. Pour l’extrême-droite, la famille est nécessairement hétérosexuelle. L’homme et la femme forment au sein du schéma de cette famille dite « traditionnelle », le pilier de la Nation. Dans cette famille, les femmes sont reléguées à la reproduction et à l’éducation. L’homme, de son côté, y représente la force et l’autorité (la figure du chef de famille). Toutes les tendances de l’extrême-droite adoptent ce positionnement, qu’elles soient religieuses ou fondées sur une supposée « loi de la nature ». Quand son discours n’est pas clairement misogyne ou patriarcal, l’extrême-droite instrumentalise les discours féministes à des fins racistes. C’est ce que la chercheuse Sara R. Farris appelle le fémonationalisme : les violences patriarcales et misogynes ne pouvant, selon ces personnes, n’être que le fait d’hommes racisés qui viennent hors d’Europe. Ce discours ne lutte pas pour les droits des femmes : il prétend s’y intéresser dans le seul but de servir un agenda raciste et xénophobe.

Pour l’extrême-droite, point d’émancipation des femmes !

  • Jean-Marie LE PEN, l’un des fondateurs du Front national (rassemblant des catholiques traditionalistes, des monarchistes, des poujadistes, des pétainistes, des néo-nazis) disait : « Il est ridicule de penser que leur corps leur appartient, il appartient au moins autant à la nature et à la nation » (Le Parisien, 1996).
  • Marine LE PEN tente surtout de dédiaboliser le parti qui deviendra le Rassemblement national (RN). Mais, dans son programme de 2012, elle s’attaque à la parité femmes-hommes qui est pour elle une « idéologie différentialiste et multiculturelle » qui vise à mettre en place « une forme de racisme inversé » dont « les premières victimes (en) sont les hommes blancs hétérosexuels ».
  • Marion MARECHAL-LE PEN, proche des catholiques traditionalistes, traite les féministes de « ringardes » et participe à la Manif pour tous qui prône la famille « traditionnelle », c’est-à-dire hétérosexuelle (un père, une mère).
  • Les élu·es du FN/RN au Parlement font barrage aux droits des femmes et votent contre toutes les lois en faveur de leurs droits : loi sur le harcèlement sexuel, loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes qui comprend des dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes.
  • Les élu·es FN/RN au Parlement européen vont plus loin en prônant « la liberté des femmes à ne pas travailler » et « la liberté aux femmes de s’occuper de leur foyer » (Dominique MARTIN).
  • Éric ZEMMOUR, quant à lui, déroule un discours ouvertement masculiniste et misogyne pour s’en prendre aux familles monoparentales. Selon lui, « il faut trouver un moyen financier, social, pour limiter les familles monoparentales » car il ajoute que « les familles monoparentales sont une plaie ». Pour cet individu, seul le père, chef de famillen doit subvenir aux besoins du foyer. Il avance qu’ « il n’est pas normal que l’État remplace le père, c’est ça qu’on fait depuis vingt ans ».
  • Éric ZEMMOUR n’est pas pour la parité femmes-hommes. Il le dit sans détour, en affirmant : « Je suis contre toute forme de discrimination positive et donc contre la parité ». Il s’en prend à toutes les formes de féminisme et renvoie sans cesse aux rôles de chacun-e : l’homme innove et crée tandis que « la femme » conserve et entretien le foyer.
  • Et pour toute l’extrême-droite, derrière chaque allusion à la « famille française », on trouve toujours la vieille rengaine raciste et nationaliste qui consiste à mettre en avant  de pseudos droits des femmes « blanches » pour argumenter contre l’immigration.

L’extrême-droite contre le droit à l’avortement

  • Jean-Marie LE PEN disait: « Il faut convaincre les femmes de notre peuple de l’absolue nécessité d’assumer leur fonction de reproduction » (Var matin, 2014). Il dénonçait aussi dans l’avortement un « génocide anti-français » face à une pseudo invasion migratoire.
  • Marine LE PEN, à des fins électorales, a laissé un temps entrevoir un changement de position ; elle a depuis clarifié ses intentions. Elle ne s’oppose pas à l’avortement mais estime « qu’il y a des dérives et des abus » que les femmes « utilisent l’avortement comme un moyen de contraception » et que « la communauté nationale ne doit pas prendre en charge ». En prônant le déremboursement de l’avortement, celui-ci ne serait plus accessible qu’aux seules femmes aisées.
  • Les élu·es du FN/RN votent conte la loi santé qui comporte des mesures pour renforcer le droit d’avorter, ou encore contre la résolution réaffirmant l’engagement de la France sur le terrain de l’avortement.
  • Au Parlement européen, Aymeric CHAUPRADE qualifie l’avortement d’ « arme de destruction massive contre la démographie européenne ».
  • Quant à Éric ZEMMOUR qui ne s’est pas prononcé directement contre l’avortement, il fait aussi l’amalgame avec la contraception en disant que d’autres formes de « contraceptions » sont disponibles en France, et que les « fondamentaux de la médecine » sont de « sauver des vies ». On est tout proche des anti IVG.

Némésis, le féminisme identitaire tente une percée

Depuis quelques années, l’extrême-droite prend de nouveaux visages pour adoucir son image, encore associée à une certaine forme de violence masculine. De nouveaux visages qui lui permettent d’attirer d’autres types de profils, notamment des femmes. Némésis a été créé à l’initiative d’une poignée d’étudiantes issues de l’extrême- droite parisienne. C’est le 8 mars 2019 que le collectif avait fait parler de lui en s’invitant au sein du cortège féministe parisien. Seulement, Némésis n’est pas un groupe féministe, elles ne sont pas là pour changer quoi que ça soit à la condition des femmes. Elles servent un discours haineux et stigmatisant, comme le montrait déjà le message raciste de leur banderole. Banderole rapidement confisquée grâce à la vigilance de nos camarades antifascistes, présentes lors de la manifestation. Depuis, le groupuscule revient régulièrement semer le trouble au sein des cortèges féministes, venant toujours accompagné de son service d’ordre masculin. Le féminisme n’est, pour Némésis, qu’un instrument de promotion de son idéologie xénophobe. Elles utilisent « la cause des femmes » pour mettre en avant leurs convictions racistes et nationalistes. Pour elles, la cause de tous les maux c’est l’immigration, l’homme dit « extra-européen ». Cet imaginaire, en lien direct avec celui des idéologies fascistes, tente de renforcer cette figure stigmatisante et essentialiste de l’étranger, de l’ennemi intérieur. Leurs prises de position xénophobes, homophobes, transphobes, islamophobes, anti-immigration, permettent à Némésis d’entretenir des liens étroits avec des groupes masculinistes comme Génération identitaire, l’Action française ou la Cocarde étudiante qui créent parfois eux-mêmes directement la branche locale du collectif. Et c’est en plagiant certaines actions et codes des luttes féministes émancipatrices que Némésis entretient son image de féminisme tendance. Par des actions symboliques, notamment relayée par des influenceuses sur les réseaux sociaux, son discours est banalisé et s’incruste dans l’espace médiatique. À Toulon ni ailleurs, Némésis hors de nos vies !

Coordination varoise contre l’extrême droite (CODEX 83) : APC Grand Toulon – Ensemble 83 – FSU 83 – Confédération Paysanne 83 – Libre pensée du Var – NPA 83 – PCF 83 – SNJ-CGT – UD CGT 83 – UL CGT Toulon – SNUipp-FSU 83 – Solidaires 83 – SUD Éducation 83 – UCL 83 – Visa 83. Pour tout contact avec la coordination : codexvar@gmail.com
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