Le numéro de juin 2022 d’Alternative Libertaire, le journal de l’UCL (Union communiste libertaire), est sorti.
AU SOMMAIRE : un dossier sur les libertaires face au néoréformisme (à ce sujet, voir également la Une du journal ainsi que son éditorial), une rétrospective Macron I avant d’attaquer Macron II (montée du fascisme, patriarcat, discriminations racistes, écologie, international, jeunesse, exploitation des travailleuses et travailleurs, libertés numériques, libertés publiques), un bilan des rencontres nationales des syndicalistes libertaires et autogestionnaires, des nouvelles du combat social chez Deliveroo, des articles sur la Biélorussie, l’Ukraine, la Russie et le Kurdistan d’Irak, des infos sur la grève pour le climat en Suisse et sur la lutte contre l’expansion de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, un article face à la menace pesant sur l’IVG aux États-Unis, le compte-rendu d’une mobilisation « zapatiste » à Pertuis, un papier sur la visite de Zemmour à Aix-en-Provence, un bilan de l’ExisTransInter, un retour sur le congrès organisé par la FA en 1952 et pour terminer, la présentation de cinq livres : Face au Covid-19, nos exigences, leurs incohérences d’Alain Bihr (2021) ; Pourquoi sommes-nous capitalistes (malgré nous) ? de Denis Colombi (2022) ; Nous sans l’État de Yásnaya Elena Aguilar Gil (2022) ; Pouvoirs, politique, mouvement social par la revue Les Utopiques (2022) ; L’étrange étranger / écrits d’un anarchiste kabyle de Mohamed Saïl (2020).
ÉDITORIAL : Aujourd’hui, parce que LFI a un programme néoréformiste et des chances d’accéder au pouvoir, on assiste au retour d’un phénomène disparu depuis près d’un quart de siècle : l’ « espoir à gauche ». La présidentielle de 2022 a recomposé le paysage politique en trois pôles : la droite autour de LRM/Renaissance ; l’extrême droite autour du RN ; la gauche autour de La France insoumise. Le leadership de LFI déplace le centre de gravité de la gauche de gouvernement. Pas jusqu’à la « gauche radicale » comme on l’entend parfois dans les médias, mais vers un néoréformisme. Avec un programme certes moins radical que le Programme commun de 1972 ou les « 110 propositions » du PS de 1981, mais nettement plus que la Gauche plurielle (PS-PCF-Verts-MDC-PRG) de 1997. Cela faisait longtemps que la social-démocratie était morte dans ses prétentions à changer la vie ; elle n’était même plus réformiste ; l’électorat n’en attendait plus rien ; Hollande à l’Élysée, en 2012, avait été un non-événement. Aujourd’hui, parce que LFI a un programme néoréformiste et des chances d’accéder au pouvoir, on assiste au retour d’un phénomène disparu depuis près d’un quart de siècle : l’ « espoir à gauche ». Des pans entiers de l’électorat et du mouvement social vont y voir le salut. Cela peut bousculer les révolutionnaires qui avaient perdu l’habitude de compter avec un tel acteur dans le paysage. À nous de savoir nous appuyer sur la politisation positive que ce néoréformisme peut entraîner, tout en prévenant contre les illusions qu’il véhicule : prétendre créer une société écologique et sociale sans rompre avec le capitalisme ? C’est impossible.