Embryon de réflexion sur le théâtre prolétarien et/ou de contestation sociale

couv_Fragments_numero-6_janvier-2023Dans son numéro de janvier 2023, Fragments – revue publiée par le Cercle culturel de littérature ouvrière, paysanne et sociale (CCLOPS) – consacre un article au théâtre prolétarien. Raphaël Romnée y esquisse un embryon de réflexion sur ce mouvement. Extrait : « Des modestes théâtres des marionnettistes de Roubaix jouant parfois dans des caves ou des greniers, pris réellement en main par des ouvriers, au théâtre de contestation sociale du début du XXe siècle, incarné notamment par Lucien Descaves, Octave Mirbeau, Georges Darien, en passant par l’agit-prop du Groupe Octobre dans les années 30, au théâtre du Soleil ou à la Compagnie Jolie-Môme, nous avons là une palette plurielle qui, au-delà des spécificités, témoigne d’une authentique continuité historique porteuse d’une préoccupation de classe ».

Dans cet article, Raphaël Romnée lance également un appel à contribution afin d’approfondir collectivement la réflexion. Si vous voulez participer, n’hésitez pas à le contacter en envoyant un courriel à l’adresse suivante : cclops@orange.fr

PS : Dans une note de bas de page, Raphaël évoque le Théâtre Louis Richard (TLR). Cette référence m’a rappelé quelques souvenirs. En effet, au début des années 1980, quand je travaillais au centre social et culturel Fresnoy-Mackellerie (un quartier populaire de Roubaix), Alain Guillemin – marionnettiste, metteur en scène et directeur actuel du TLR – était venu animer un stage de fabrication de marionnettes à tringle. Pour info, le TLR a été fondé en 1869 à Roubaix. Sa création s’appuyait sur un phénomène très vivace au XIXe siècle dans les quartiers populaires de Picardie, du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique flamande ou wallonne ; un phénomène issu de la classe ouvrière, dédié au divertissement et développant souvent un point de vue social. Originaire de Belgique, Louis Richard s’installe à Roubaix à l’âge de 13 ans et exerce d’abord le métier de cordier puis celui de mécanicien. Il apprend ensuite sur le tas le métier de marionnettiste. De 1869 à 1883, il donne des représentations dans un grenier puis dans un autre. En 1884, il installe son théâtre dans un local facilement accessible au public. Le TLR ferme ses portes en 1914 à cause de la guerre, puis en 1940 pour la même raison. En 1952, une tentative de le relancer échoue, faute de moyens et parce qu’il est concurrencé par d’autres formes de divertissements comme le cinéma. En 1984, le théâtre renait de ses cendres grâce à Andrée Leroux, Alain Guillemin et Florien Richard (petit-fils de Louis). « Loin du discours convenu sur le respect de la tradition », le TLR va alors « faire vivre l’œuvre de son fondateur dans la société contemporaine en en conservant l’esprit ». En 2009, le TLR s’installe à Wasquehal puis déménage en 2017 à Wattrelos où il est toujours présent aujourd’hui. Pour en savoir plus sur l’histoire de ce théâtre, sa programmation actuelle, etc. : www.theatre-louis-richard.com. Et pour découvrir deux ouvrages consacrés aux marionnettes traditionnelles en Flandre française de langue picarde : marionnettes-traditionnelles-en-flandre-francaise-de-langue-picarde

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