J’aime le « pays » où je suis né. J’aime aussi tous ceux où j’ai vécu, travaillé, séjourné ou voyagé. On trouve des gens formidables partout sur la planète. Quant aux paysages, à la gastronomie, la poésie, la littérature, la musique et tout ce qui fait le sel de la vie, le monde fourmille de richesses et de merveilles. Concernant le « pays » où je vis actuellement, Giono disait : « La Provence dissimule ses mystères derrière leur évidence ». Cette phrase pourrait s’appliquer à bien des territoires. Bien sûr, selon les lieux, cette évidence ne saute pas toujours aux yeux. Mais, avec un peu d’ouverture d’esprit et de curiosité, le mystère est toujours au rendez-vous, quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Tout est question d’amour. Or, comme le disait le Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur ». Dans tous les cas, la fierté n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les synonymes de ce mot ne sont-ils pas arrogance, condescendance, dédain, hauteur, morgue, orgueil, suffisance, supériorité et vanité ? Pour paraphraser un vieux conteur de mon village : « Siáu Varés e urós de l’èstre mai pòdi pas n’en èstre fièr per que ai pas chausit mon luòc de naissença » (Je suis Varois et heureux de l’être mais je ne peux en être fier car je n’ai pas choisi mon lieu de naissance).

