Le toulonnais André Neyton (auteur, comédien, metteur en scène, militant culturel occitaniste, humaniste et progressiste) s’est éteint le 11 février 2025 à l’âge de 90 ans. Comme l’écrit le journal Aquò d’Aquí, « il avait fait du théâtre un lieu de conscientisation et d’intervention sociale, l’objet d’une récupération historique et d’une réappropriation culturelle occitane ». Un hommage public lui sera rendu mardi 18 février à 14h15 au Comedia (rue Orves, Toulon) puis à 16h au cimetière Lagoubran (av. Aristide Briand, Toulon).
Extrait du communiqué de Toulon en Commun (assemblée populaire et citoyenne toulonnaise) :
Toulon en Commun salue la mémoire d’André Neyton. Avec sa disparition, la Provence perd une conscience et Toulon un peu de son âme. Il laisse une œuvre que nous veillerons à aider à faire vivre, une vision moderne de la culture et de la langue occitanes. La résistance varoise, l’insurrection des Républicains varois contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte avec son héros Martin Bidouré, la défense des terres agricoles de Canjuers et du village de Brovès… les causes qu’a défendues l’homme d’écriture, de théâtre et d’image sont nombreuses et constituent une partie de notre identité, une identité politique varoise digne, respectueuse des cultures, des différences, de la liberté d’expression et de conscience. Sa mémoire et l’identité occitane sont inscrites dans les murs du « Comedia », théâtre de la Méditerranée essentiel à la vie toulonnaise et au quartier du Mourillon auquel public et habitants sont d’autant plus attachés. […]
Communiqué de la LDH :
André Neyton vient de nous quitter. La Ligue des Droits de l’Homme, et particulièrement la section de Toulon-La Seyne, se souvient avec émotion de cet adhérent de longue date qui nous ouvrit son théâtre du Comedia pour un partenariat riche, vivant, éclectique. Il fit du Comedia un pôle de résistance démocratique lorsque la ville, après 1995, fut administrée par l’extrême droite. Ce lieu accueillit alors des spectacles, films, conférences et débats permettant de nourrir la réflexion sur les libertés, la question coloniale, la torture, la prison, la laïcité, la démocratie, autant de thématiques offertes pour faire vivre pleinement une citoyenneté dans des perspectives progressistes, humanistes et universelles. Que le moment de sa disparition puisse nous rappeler le besoin impérieux de ses valeurs et ses idées à l’heure où déferle à nouveau la tentation de l’oppression. Merci André.
À lire également :
> Communiqué de la FELCO (Federacion dels ensenhaires de lenga e de cultura d’Òc)
> Article d’Aquò d’Aquí (journal bilingue français-provençal)
> Article du quotidien d’information Var-Matin
> Biographie d’André Neyton publiée sur le site internet du Centre dramatique occitan
> « Il fallait être fou » (livre d’André Neyton dans lequel il évoque son parcours personnel et partage l’histoire de sa compagnie, de ses réussites, de ses échecs ainsi quede ses relations avec le public et le monde théâtral)


