Le magazine Le peuple breton subit actuellement un déchainement haineux d’insultes racistes de la part de l’extrême droite. Celle-ci reproche au magazine d’avoir mis à la Une de son numéro de janvier un petit garçon tenant à la main un drapeau gwenn ha du. En effet, pour les réactionnaires, fascistes, nazillons et autres nostalgiques du maréchal Pétain, ce petit garçon n’aurait pas la peau assez blanche pour être breton !
Rappelons à l’extrême droite qu’être Breton n’est pas une affaire de couleur de peau. Comme l’écrit Gaël Briand, le rédacteur en chef du magazine : « La langue bretonne appartient à tout le monde et la culture à ceux qui se l’approprient ». Ce à quoi j’ajouterai que c’est bien sûr strictement pareil pour les autres langues et cultures régionales présentes sur le territoire de l’État français !
Je profite de cette affaire pour publier ici un document sonore extrait d’un concert donné en 1998 par le chanteur breton Gilles Servat. Cette année-là, Servat avait écrit un texte intitulé Touche pas à la Blanche Hermine pour s’insurger contre la reprise par l’extrême droite de sa chanson La Blanche Hermine (sortie vingt-huit ans plus tôt). Dans ce texte, il déclarait notamment : Qu’est-ce que j’apprends ? Il paraît que dans les arrière-cuisines du parti des aveugles que domine un führer borgne, on beugle « la Blanche Hermine » ? Qu’est-ce qui vous prend, les fafs ? Je ne vois pas comment on peut chanter ça sous vot’ flamme tricolore ! Ou alors vous ne chantez pas tous les couplets ! Ou si vous les chantez tous, c’est qu’en plus d’être aveugles vous êtes sourds ! La vidéo ci-dessous présente l’intégralité du texte de 1998 suivie de la chanson de 1970. Nota bene : le passage sur le « führer borgne » est une référence à Jean-Marie Le Pen, alors président du FN.
Pour conclure, voici deux citations que j’aime bien :
« On ne naît pas Breton, on le devient, à l’écoute du vent, du chant des branches, du chant des hommes et de la mer » (Xavier Grall, écrivain et poète breton)
« Souvent, le racisme sert de manteau à l’ignorance, à la petitesse, aux frustrations et aux aigreurs des personnes complexées et faibles d’esprit » (Kama Sywor Kamanda, écrivain et poète congolais)
Le racisme est un poison social et un délit. Il nécessite d’être combattu avec la plus extrême vigueur, que ce soit en français, en breton, en occitan, en corse, en catalan, en basque, en picard, en alsacien, en flamand ou dans n’importe quelle autre langue !

