À l’occasion de la célébration du 8 mai 1945, voici une chanson contre l’extrême droite (RN, Reconquête, etc.). Extrait des paroles : « Collabo et pro-nazie pendant la guerre, l’extrême droite au pouvoir est un enfer. Nostalgique du temps des colonies, ennemie de la démocratie, dans l’ombre de ses mensonges se cache la régression sociale et la cravache. Anti-syndicaliste, à la botte du patronat, ennemie des travailleurs et de leurs droits, nationaliste, raciste et jacobine, valet servile de Vladimir Poutine, fan de Musk au bras tendu, maffieuse, rapace et corrompue […] ». « Mais quel rapport entre une chanson contre l’extrême droite et le 8 mai 1945 ? » se demanderont certains internautes peu férus d’histoire. Le rapport est triple (lire la note figurant sous le clip vidéo).

Clip vidéo de la chanson :

Note :

Le 8 mai 1945 est la date de deux événements historiques : capitulation de l’Allemagne nazie (impliquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe) et début des massacres commis à Sétif, Guelma et Kherrata par l’Armée coloniale française à l’encontre des indépendantistes algériens.

Le rapport avec la chanson présentée ci-dessus est triple.

Primo, il répond à l’idée propagée par l’extrême droite selon laquelle la France n’aurait jamais été dirigée par un parti comme le RN et qu’il faudrait donc « essayer » cette « solution ». Cette affirmation est totalement fausse. L’extrême droite a été au pouvoir de juillet 1940 à août 1944 dans une grande partie du pays. C’est ce qu’on appelle le régime de Vichy, un régime dictatorial dirigé par le maréchal Pétain, un régime qui a collaboré activement avec l’Allemagne nazie et qui a été soutenu par tout ce que la France comptait à l’époque de mouvements d’extrême droite (monarchistes de l’Action française, fascistes de la Milice, du Parti populaire français et du Rassemblement national populaire). Quand on sait qu’en 1972, parmi les principaux fondateurs du FN (ancien nom du RN), on trouve deux ex Waffen-SS (Pierre Bousquet et Léon Gaultier) ainsi qu’un militant néo-nazi (François Duprat), on voit bien la filiation idéologique entre le régime de Vichy et l’extrême droite actuelle. Idem quand on analyse en profondeur les références historiques de ce mouvement ainsi que les propos tenus par beaucoup de ses militant·es et sympathisant·es !

Secondo, même si le colonialisme n’a jamais été l’apanage de l’extrême droite, la nostalgie de cette période de l’histoire de France en est un des carburants. C’est ainsi qu’en 1972, parmi les principaux fondateurs du FN (ancien nom du RN), on trouve plusieurs nostalgiques de l’Algérie française tels que Jean-Marie Le Pen (qui a défendu l’usage de la torture à l’encontre des indépendantistes algériens et de leurs soutiens français) et Roger Holeindre (membre de l’OAS, une organisation terroriste clandestine française créée en 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle).

Tertio, il est aujourd’hui de plus en plus fréquent que des élu·es du RN s’incrustent sans vergogne dans les cérémonies célébrant la capitulation de l’Allemagne nazie. Quand on connaît la politique menée par le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale et sa filiation avec l’extrême droite actuelle, c’est un crachat jeté au visage de tous ceux et toutes celles qui ont combattu le pétainisme, le nazisme et le fascisme ou qui en ont été victimes !