Mauresca Fracàs Dub : occitanie, révoltes et repas de quartier

« Mauresca Fracàs Dub » est un groupe originaire de Montpellier, créé en 1999 et chantant en occitan, en français ou en espagnol sur des rythmes reggae & ragga influencés par le hip-hop. Deux titres parmi d’autres : 1) « Revòutas » (mot occitan signifiant « révoltes »), une chanson sortie en 2005 sur l’album « Contèsta » – 2) « Anam manjar » (qui signifie en français « nous allons manger »), une chanson sortie en 2008 sur l’album « Bartàs » qui est dédiée aux repas de quartier et qui met l’accent sur leur côté convivial, muticulturel, solidaire, fraternel. Continuer de lire Mauresca Fracàs Dub : occitanie, révoltes et repas de quartier

La Federacion anarquista-communista d’Occitània (1969 – 1976)

En rangeant un carton d’archives, je suis tombé sur un vieux numéro d’Occitània libertària, un journal publié dans les années 1970 par la FACO (Federacion anarquista-communista d’Occitània). La FACO était une organisation politique fondée après Mai 68 par Guy Malouvier (correcteur d’imprimerie, secrétaire d’édition puis employé dans l’industrie métallurgique), Joan-Pau Verdier (chanteur périgourdin) et Gérard Bodinier (journaliste au quotidien régional Le Provençal). Elle était composée d’une quinzaine de groupes et d’une centaine de militant·es. Son emblème était un drapeau rouge & noir frappé de la croix occitane et de l’astrada (étoile à sept branches représentant les sept provinces de l’Occitanie historique : Auvergne, Dauphiné, Gascogne, Guyenne, Languedoc, Limousin et Provence). La FACO a disparu en 1976 pour des raisons que j’ignore. Extraits de la plateforme de la Federacion Anarquista-Communista d’Occitània : « La FACO considère comme occitan toute personne qui […] » Continuer de lire La Federacion anarquista-communista d’Occitània (1969 – 1976)

La femma lenta : nouveau clip vidéo de groupe vocal occitan « La Mal Coiffée »

Succédant à « Roge » (2021), le nouvel album de « La Mal Coiffée » (groupe vocal occitan composé de quatre femmes) s’intitule « Roge Caparrut », ce qui peut se traduire en français par Rouge têtu. Cet album constitue le deuxième volet d’une trilogie annoncée autour du rouge, couleur qui revêt ici une dimension symbolique éminemment politique. Ce cycle créatif se fonde en effet sur la volonté de raconter un territoire particulier, l’Occitanie, et – dans le (et la) même geste – d’exprimer un virulent désir de résistance face à toutes les formes de colonisation ou d’oppression. Continuer de lire La femma lenta : nouveau clip vidéo de groupe vocal occitan « La Mal Coiffée »

Pour parler, lire, chanter, écrire, s’informer et communiquer en occitan

Liste non exhaustive d’outils et de ressources : Aquò d’Aquí (journal bilingue occitan-français), Prouvènço d’aro (journal rédigé en provençal), Vaquí (magazine en occitan de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur), Le parler provençal (chronique de France Bleu Vaucluse), Dites-le en marseillais (chronique de France Bleu Provence), ateliers, stages et groupes de conversation près de chez vous, cours de provençal sur internet, dictionnaires français-occitan, conjugateur occitan, barre d’outils pour écrire les caractères spéciaux de l’occitan, histoire de l’occitan, graphies mistralienne et classique… Continuer de lire Pour parler, lire, chanter, écrire, s’informer et communiquer en occitan

Gaston Beltrame (1932-1989) : instituteur, chanteur, historien, conteur, comédien, militant occitaniste, écologiste et libertaire

Dans les années 1970, en lien avec des collègues membres de l’association « Les amis de l’École émancipée », l’instituteur ollioulais Gaston Beltrame apprend le provençal, écrit des chansons qu’il interprète avec le groupe Ventadour dans de nombreuses villes de Provence et sort plusieurs disques vinyle : Beltrame, L’ome chin, Lei gents d’Occitania, 12 cançons per Gaspard de Bessa, Nos laissem pus umiliar, etc. À la même époque, il écrit des pièces de théâtre en occitan et en français (L’ome chin, Gaspard, La tortue blanca, Mort de rire, Ulisse est de retour, La cité aux mains nues, Le dernier mouton, Le coup d’État de 51, Martin Bidouret, Les filles de la Mandragore, La conque de brume, Complaintes et légendes de par ici, Mes adolescences, Complaintes pour François Villon) et participe en tant que comédien aux représentations. Féru d’histoire locale, Gaston Beltrame a écrit plusieurs ouvrages, résultats de ses recherches historiques mais aussi contes nés de son imagination : Au temps de la reine Jeanne, La cité qui naquit deux fois, Les seigneurs d’Ollioules, Chroniques et histoire d’Ollioules, Ollioules d’hier et d’aujourd’hui. En 1983, il a participé à une émission de radio consacrée au brigandage dans la région de Toulon durant le XVIIIe siècle. En 1984, pour l’association « Les amis de La Seyne ancienne et moderne », il a tenu une conférence sur Gaspard de Besse, le robin des bois provençal. En 1987, à l’Espace Comedia de Toulon, il a animé une série de soirées cabaret ayant pour titres Toulon-canaille, Toulon-Chicago, Toulon-La Pigne et Toulon-Tartane. Continuer de lire Gaston Beltrame (1932-1989) : instituteur, chanteur, historien, conteur, comédien, militant occitaniste, écologiste et libertaire

Petite vidéo du rassemblement « Pèr que viscon nòsti lengo » organisé à Toulon

Le 29 mai 2021 a eu lieu à Toulon un rassemblement dans le cadre de la mobilisation « Pour que vivent nos langues » destinée à contester la politique linguicide du ministre de l’Éducation nationale et la décision du Conseil constitutionnel de juger anticonstitutionnel l’enseignement par immersion des langues régionales. Pour la vidéo que j’ai réalisée à cette occasion, j’ai choisi de mettre en exergue l’une des chansons interprétées en provençal par les manifestant·es. Il s’agit de « L’estaca », une chanson écrite à l’origine en catalan par Lluís Llach pendant la dictature du général espagnol Francisco Franco, puis devenue un symbole universel de lutte pour la liberté. La chanson est construite à partir d’une métaphore – celle d’un pieu (estaca en catalan) auxquels les êtres humains sont attachés et qu’il s’agit de faire tomber en tirant sur une corde – et à partir du dialogue entre le narrateur et un grand-père. Plusieurs idées sont mises en avant : la nécessité de s’unir pour être plus fort, les efforts et la persévérance que requièrent toute lutte, l’importance de transmettre le flambeau aux jeunes générations. Continuer de lire Petite vidéo du rassemblement « Pèr que viscon nòsti lengo » organisé à Toulon

« Libertat » : un magnifique chant de lutte, véritable cri d’amour pour la liberté

« Libertat » est une chanson révolutionnaire écrite en occitan (dans sa variante provençale et marseillaise). Elle se range clairement dans le camp des « meurt-de-faim », de « ceux qui n’ont pas de chemise », « des sans-pain, des sans-lit, des gueux qui vont sans souliers ». D’après les historiens, elle fait référence à la « Commune de Marseille », mouvement insurrectionnel, socialiste et fédéraliste réprimé dans le sang par un général « versaillais » le 5 avril 1871. Les paroles sont publiées pour la première fois en 1892 dans « La Sartan » (journal marseillais entièrement rédigé en langue d’oc) sous le titre « Cançon de nèrvi » (pour info, le mot nèrvi a trois sens possibles : nerf, vigueur ou voyou). Elles sont dédiées à l’instituteur, écrivain, historien et socialiste proudhonien Pèire Bertas. Le texte est signé J. Clozel, nom qui selon le site « Remenbrança » serait le pseudonyme du poète et critique d’art Joachim Gasquet. Plusieurs dizaines d’années après, le texte publié par « La Sartan » est exhumé par le journaliste, chercheur et écrivain marseillais Claude Barsotti. En 2010, il est mis en musique par Manu Théron de la « Compagnie du Lamparo ». En 2012, la chanson, interprétée a capella, figure sur l’album « Marcha ! » du groupe marseillais de polyphonies masculines « Lo Còr de la Plana ». Depuis cette date, elle est reprise régulièrement par différents artistes professionnels ainsi que par de nombreuses chorales militantes. Viva la libertat ! Viva la Comuna de Marselha ! Viva lei revolucions socialas dau monde ! Continuer de lire « Libertat » : un magnifique chant de lutte, véritable cri d’amour pour la liberté

Hommage à Joan Pau Verdier, chanteur occitan et libertaire (1947 – 2020)

Joan-Pau Verdier est mort le 21 juin 2020 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Militant occitaniste et libertaire, il avait participé en 1969 à la création de la Fédération anarchiste-communiste d’Occitanie. De sa voix profonde et rocailleuse, il chantait en occitan et en français. Continuer de lire Hommage à Joan Pau Verdier, chanteur occitan et libertaire (1947 – 2020)