Mon père, ma mère et mes grands-parents paternels étaient athées mais, pour ne pas déplaire à une partie de ma famille, j’ai quand même été baptisé quelques mois après ma naissance. Malgré ce « sacrement », j’ai passé toute mon enfance sans croire une seule seconde en Dieu. En 1973, à l’âge de 12 ans, j’ai fait ma communion. Mais c’était uniquement pour faire comme les copains et avoir des cadeaux ! Une fois devenu adulte, afin d’exprimer officiellement ma non-appartenance à la communauté catholique, j’ai écrit au curé de mon village natal pour lui demander de porter sur les registres baptismaux – au regard de mon nom – la mention « A renié son baptême par lettre du 04/05/1993 ». Ce qu’il a fait !
Vous l’aurez compris : je n’ai aucune croyance religieuse ! En effet, j’estime que la religion (quelle que soit la forme qu’elle revêt : Églises, sectes, superstitions, animisme, mysticisme, etc.) est l’un des vecteurs principaux de l’aliénation des individu·es et des peuples.
Par ailleurs, je combats l’ingérence des clergés et de leurs lobbies dans les affaires publiques (combat anticlérical que je partage avec les croyant·es défendant la laïcité).
Cela dit, mon athéisme ne m’empêche pas de prôner une société garantissant liberté de culte et liberté de conscience (c’est pourquoi je condamne les ségrégations, interdictions et persécutions religieuses en vigueur dans de nombreux pays). Mon athéisme ne m’empêche pas non plus de militer main dans la main avec les croyant·es partageant les mêmes valeurs que moi en matière par exemple de lutte antiraciste ou de lutte pour l’égalité sociale. Il ne m’empêche pas de m’intéresser aux religions car elles disent des choses sur les rapports que les hommes et les femmes entretiennent entre eux/elles, et avec les autres. L’étude de ces religions me permet de mieux comprendre comment une civilisation appréhende le monde sur le plan philosophique, économique et politique. Et puis les mythes, les légendes et les histoires surnaturelles qu’elles véhiculent me font voyager et stimulent mon imagination. Enfin, en ce qui concerne les productions artistiques ayant pour but l’expression d’une foi religieuse, je les apprécie pour leur beauté intrinsèque et/ou pour ce qu’elles signifient sur le plan historique et culturel.
Bref, ma position rejoint celle que l’organisation Alternative libertaire a adopté en 2006 lors de son congrès fédéral. Cf. https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Religions-racisme-et-mouvements-sociaux
À propos de débaptisation, si cela vous tente, ouvrez les trois premiers liens indiqués ci-dessous ; vous y trouverez quelques conseils sur la marche à suivre !
Blog perso et militant d'Eric Dussart 
Je te rejoins complètement Eric. Personnellement, je n’ai pas été baptisée mais j’ai grandi en Moselle est où le catéchisme se faisait (et se fait toujours) dans les classes de l’école publique avec les soeurs du couvent d’à côté. Mes parents avaient dû m’en dispenser officiellement mais j’ai finalement demandé à rester auprès de la majorité de mes camarades pour ne pas être exclue de ce qu’ils apprenaient, je vivais ces temps hebdomadaires comme des moments de contes d’un genre particulier! Et puis en 2005, nous étions militants dans le même syndicat quand sous couvert de laïcité et de féminisme, des adolescentes ont été stigmatisées et exclues de l’école. Le débat fut très dur dans les rangs militants. Je suis heureuse de lire tes mots presque 20 ans plus tard. Je te souhaite de tout coeur bien du bon temps malgré les âpretés et bonne continuation sur tous les fronts! Mélanie
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Bonjour Mélanie ! Je me souviens du débat que l’on avait eu lors des réunions du syndicat quelques mois avant le vote de la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant le port des signes religieux dans les écoles, collèges et lycées publics. Je me rappelle aussi que le débat avait également eu lieu dans le bulletin du syndicat et que deux articles avaient été publiés sur le sujet, le premier par André et le second par toi. On peut (re)lire ces articles en accédant aux archives PDF du bulletin. Le premier se trouve dans le n° 20 (pages 15 à 18) et le second dans le n° 21 (pages 11 à 13). Personnellement, à l’époque, je partageais ton analyse et, 20 ans après, je la partage toujours ! J’espère que tu te portes bien et je te souhaite (à l’avance !) plein de bonnes choses pour 2023. La bise. Eric
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Merci Eric pour ces éléments plus exacts en complément, oui le débat refaisait surface (après quelques années d’accalmie après Chevènement) en 2003 en plein mouvement contre la réforme des retraites, pris une tournure virulente, très clivée au sein des groupes libertaires et les retombées concrètes de la loi furent particulièrement violentes dans les collèges et lycées à partir de l’année scolaire 2004-2005… Je me souviens tout à fait de ton point de vue sensible, il était pour moi rassurant, encourageant et réconfortant (comme celui d’Agnès) dans cette période d’adversité au sein du groupe que je m’étais choisi pour militer. Me relisant, je me dis qu’un article collectif aurait allégé le style et servi le propos mais bon…
Je vais bien, un peu trop en proie aux contingences comme la plupart de mes semblables, j’essaie de ne pas perdre mon second souffle… Parcourir ton blog donne à envisager des perspectives de liberté volée (toujours) comme quelques autres sources! Merci!
Prends bien soin de toi. Amitiés, Mélanie
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