Quand le vent du large chante l’égalité

En 2012 à La Seyne-sur-Mer, le groupe Largada (vent du large) a sorti un disque intitulé « De saga e de susor » (de légende et de sueur). Ce CD de chants occitans (créations et collectages) a pour thème le rapport au travail. Comme l’écrit la revue Aquò d’Aquí, le thème central du disque est « souvent traité au passé » ; quoi de plus logique pour une cité qui souffre de la fermeture de ses chantiers navals et dont les vignes ont été remplacés par des villas ! Parmi les chants présents sur le CD, il y en a un que je connais depuis quelques années et dont j’apprécie les paroles et la mélodie. Il s’agit de « Egalitat », un texte écrit et mis en musique par G. Beltrame à la fin des années 1970. Continuer de lire Quand le vent du large chante l’égalité

Boris et Natacha 

« Boris et Natacha » est une chanson française enfantine écrite en 1969 par Jean Naty-Boyer, que j’ai apprise lorsque j’étais au CM2 et qui, deux ans plus tard au collège (parallèlement à mon engouement pour le roman « Michel Strogoff » de Jules Verne), m’a donné envie de choisir le russe comme deuxième langue vivante, langue dont j’ai poursuivi l’apprentissage jusqu’au Bac. Extrait : « Dans la forêt blanche d’Ukraine / Glisse une blanche troïka / Dans le silence elle promène / Petit Boris et Natacha / Raconte-nous, petite mère / Ce qu’ils ont vu sur le chemin / Raconte-nous, petite mère / Jusqu’à demain ». Même si cette chanson n’a aucun lien avec la guerre, je la dédie quand même à tous les enfants d’Ukraine, de Russie et d’ailleurs, victimes de l’impérialisme et du colonialisme ! Continuer de lire Boris et Natacha 

La Sainte Barbe : un moment fort chez les mineurs et leurs familles

Depuis plus de cent ans, le 4 décembre (jour de la Sainte Barbe) est un moment fort chez les mineurs et leurs familles. Même si la prétendue fonction protectrice d’une « sainte » relève selon moi de la superstition, la célébration de cette fête ne me dérange pas tant qu’elle ne s’oppose pas à l’esprit de lutte des salarié·es et au combat syndical. Continuer de lire La Sainte Barbe : un moment fort chez les mineurs et leurs familles

Georges Brassens : « une philosophie de vie teintée d’humanisme et de révolte »

Cette année, et particulièrement ce mois d’octobre, a marqué le centenaire de la naissance de Georges Brassens. Comme beaucoup d’entre vous je suppose, cet artiste m’a profondément marqué (et ce, dès mon enfance). Ne pas l’évoquer ici était donc impossible ; d’où ce petit article ! Mais quelle chanson choisir pour illustrer ma publication ? « Le gorille » ? (que je sifflotais à la fin des années 1970 lorsque que je collais à Valenciennes des affiches de la FA contre la peine de mort). « La non-demande en mariage » ? (au son de laquelle je me suis marié 😉 en 1996 à Lille grâce à la perspicacité d’une adjointe au maire, Véronique David, qui connaissait les convictions profondes de ma compagne, Véronique Marchand, et de moi-même concernant l’institution du mariage). De « La mauvaise réputation » à « Stances à un cambrioleur » en passant par « Le Blason »… la liste des chansons que j’adore est longue. Finalement, j’ai choisi « La complainte des filles de joie » car l’utilisation par certaines personnes (y-compris dans les milieux militants) de l’expression « fils de pute » pour insulter leurs ennemis m’a toujours énervé. Comme le chante Brassens : « Il s’en fallait de peu, mon cher, que cette putain ne fût ta mère » ! Continuer de lire Georges Brassens : « une philosophie de vie teintée d’humanisme et de révolte »

Petite vidéo du rassemblement « Pèr que viscon nòsti lengo » organisé à Toulon

Le 29 mai 2021 a eu lieu à Toulon un rassemblement dans le cadre de la mobilisation « Pour que vivent nos langues » destinée à contester la politique linguicide du ministre de l’Éducation nationale et la décision du Conseil constitutionnel de juger anticonstitutionnel l’enseignement par immersion des langues régionales. Pour la vidéo que j’ai réalisée à cette occasion, j’ai choisi de mettre en exergue l’une des chansons interprétées en provençal par les manifestant·es. Il s’agit de « L’estaca », une chanson écrite à l’origine en catalan par Lluís Llach pendant la dictature du général espagnol Francisco Franco, puis devenue un symbole universel de lutte pour la liberté. La chanson est construite à partir d’une métaphore – celle d’un pieu (estaca en catalan) auxquels les êtres humains sont attachés et qu’il s’agit de faire tomber en tirant sur une corde – et à partir du dialogue entre le narrateur et un grand-père. Plusieurs idées sont mises en avant : la nécessité de s’unir pour être plus fort, les efforts et la persévérance que requièrent toute lutte, l’importance de transmettre le flambeau aux jeunes générations. Continuer de lire Petite vidéo du rassemblement « Pèr que viscon nòsti lengo » organisé à Toulon

Mémoire sociale : de Radio Martin Bidouré (1979-1986)… à l’insurrection varoise de 1851 !

J’ai découvert récemment qu’une radio libre toulonnaise avait porté le nom de Martin Bidouré, figure emblématique de la résistance varoise au coup d’État de 1851. Ayant moi-même été animateur d’une émission de radio dans les années 1980-1990  (cf. « La voix sans maître » à Lille), l’histoire de Radio Martin Bidouré ne pouvait que m’intéresser ! Parallèlement, la découverte de RMB m’a permis d’apprendre des choses sur l’histoire du Var (département dans lequel je vis depuis le 7 juillet 2020) et plus précisément sur la résistance varoise au coup d’État de 1851. Continuer de lire Mémoire sociale : de Radio Martin Bidouré (1979-1986)… à l’insurrection varoise de 1851 !

« Libertat » : un magnifique chant de lutte, véritable cri d’amour pour la liberté

« Libertat » est une chanson révolutionnaire écrite en occitan (dans sa variante provençale et marseillaise). Elle se range clairement dans le camp des « meurt-de-faim », de « ceux qui n’ont pas de chemise », « des sans-pain, des sans-lit, des gueux qui vont sans souliers ». D’après les historiens, elle fait référence à la « Commune de Marseille », mouvement insurrectionnel, socialiste et fédéraliste réprimé dans le sang par un général « versaillais » le 5 avril 1871. Les paroles sont publiées pour la première fois en 1892 dans « La Sartan » (journal marseillais entièrement rédigé en langue d’oc) sous le titre « Cançon de nèrvi » (pour info, le mot nèrvi a trois sens possibles : nerf, vigueur ou voyou). Elles sont dédiées à l’instituteur, écrivain, historien et socialiste proudhonien Pèire Bertas. Le texte est signé J. Clozel, nom qui selon le site « Remenbrança » serait le pseudonyme du poète et critique d’art Joachim Gasquet. Plusieurs dizaines d’années après, le texte publié par « La Sartan » est exhumé par le journaliste, chercheur et écrivain marseillais Claude Barsotti. En 2010, il est mis en musique par Manu Théron de la « Compagnie du Lamparo ». En 2012, la chanson, interprétée a capella, figure sur l’album « Marcha ! » du groupe marseillais de polyphonies masculines « Lo Còr de la Plana ». Depuis cette date, elle est reprise régulièrement par différents artistes professionnels ainsi que par de nombreuses chorales militantes. Viva la libertat ! Viva la Comuna de Marselha ! Viva lei revolucions socialas dau monde ! Continuer de lire « Libertat » : un magnifique chant de lutte, véritable cri d’amour pour la liberté

Hommage à Joan Pau Verdier, chanteur occitan et libertaire (1947 – 2020)

Joan-Pau Verdier est mort le 21 juin 2020 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Militant occitaniste et libertaire, il avait participé en 1969 à la création de la Fédération anarchiste-communiste d’Occitanie. De sa voix profonde et rocailleuse, il chantait en occitan et en français. Continuer de lire Hommage à Joan Pau Verdier, chanteur occitan et libertaire (1947 – 2020)

Chanson : « Pardon si vous avez mal à l’Espagne » (juillet 1936)

Une chanson dédiée aux militants et militantes de la « Confederación », c’est-à-dire la Confédération nationale du travail, le syndicat espagnol qui à partir du 19 juillet 1936 (suite au putsch du général Franco soutenu par la droite réactionnaire, les industriels, les grands propriétaires terriens et l’Église catholique) fut le fer de lance de la résistance antifasciste et qui expérimenta dans la foulée, pendant plus d’un an, une société fondée sur les principes du communisme libertaire. Continuer de lire Chanson : « Pardon si vous avez mal à l’Espagne » (juillet 1936)

Le 28 mai à Lille : formation « Maintien de l’ordre et répression »

Un membre du collectif « Désarmons-les ! » sera présent mardi 28 mai à 19h30 à la Bourse du travail de Lille pour présenter l’évolution du maintien de l’ordre au cours des dernières années et faire un point sur l’état actuel de la répression, des moyens et techniques employées ainsi que sur l’adaptation du droit à la nouvelle doctrine et aux nouvelles logiques d’emploi des forces de l’ordre. Visuel de la soirée + Petite chanson à entonner dans les manifs face aux cordons de CRS ou de gendarmes mobiles + Quels termes utiliser pour désigner la police ? Continuer de lire Le 28 mai à Lille : formation « Maintien de l’ordre et répression »

D’hier à aujourd’hui… résistance !

Communiqué de l’association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » publié suite au déplacement d’Emmanuel Macron sur le plateau des Glières (haut lieu de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale) suivi d’un enregistrement du « Chant des partisans » interprété a capella par Catherine Ribeiro. Continuer de lire D’hier à aujourd’hui… résistance !

Il y a 100 ans débutait la Makhnovchtchina

Il y a 100 ans (septembre 1918), dans une grande partie de l’Ukraine, débutait la Makhnovtchina, un mouvement révolutionnaire qui – parallèlement à la mise en place d’une société égalitaire et autogestionnaire – lutta à la fois contre les troupes d’occupation austro-allemandes, contre les nationalistes ukrainiens, contre les partisans de la Russie impériale (les blancs) et contre les bolchéviques au pouvoir à Moscou (les rouges). … Continuer de lire Il y a 100 ans débutait la Makhnovchtchina